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Un peu de moi, un peu de vie, un peu de tout !
3 décembre 2010

Dakash

barreaux_1202392117J'écris un recueil de nouvelles sur le thème de la prison ! Pourquoi ce thème??  Il est possible de le décliner... Il y a le lieu bien entendu, mais il faut voir le sens profond du mot... je n'en dis pas plus pour l'instant ! 

"La souffrance de l'emprisonnement réside dans le fait que l'on ne peut, à aucun moment, s'évader de soi-même."

Voici une petite nouvelle que j'ai écrite quand j'étais à la fac... 



 

Le jour se lève, je me retourne, je baille, et m’étire. Quelle nuit ! Ils en ont fait du bruit. Je les ai entendus toute la nuit, rire, boire, chanter, danser. Je sens encore l’odeur des braises du barbecue. Ils ne m’auraient même pas apporté un morceau de viande, une saucisse, ni même un morceau de pain. Apparemment la soirée d’hier leur a rapporté gros ! 

Je regarde à travers mes barreaux, et je ne vois que le gros camion qui cache la vue. Aujourd’hui il pleut, personne ne viendra me voir dans ma cage. Alors je reste là allongé. Je n’ai pas froid.  Un jeune couple passe à proximité de ma cage avec un parapluie. Je n’avais même pas remarqué qu’il pleuvait.  Heureusement il ne pleut pas dans ma cage. Ils sont l’air heureux ces gens, blottis l’un contre l’autre, amoureux, heureux…  J’ai soif, je n’ai plus d’eau. Il faut que je le prévienne…………

Ah je crois qu’il m’a entendu. Le voilà ! Il me fait signe de m’éloigner des barreaux, je m’exécute, la dernière fois que j’ai refusé, il m’a fouetté, mon dos me fait encore souffrir d’ailleurs.  Mais ça n’est rien comparé à la brulure que j’ai sur le bas ventre… « Tu as soif ? » Il me remet de l’eau. Je le regarde de loin. Je déteste son attitude, j’ai envie de lui sauter dessus, de le tuer. Son air si arrogant, sa dégaine d’homme sûr de lui. Je le tuerais s’il n’avait pas ce fouet. Je hais son regard vicieux et son sourire narquois.  Mais je dois le respecter sinon je mourrai de faim, et de soif. 

Je suis emprisonné et je le resterais à vie…  Je fais les 100 pas toute la journée en attendant 20 heures.  Je suis engourdi quand je reste allongé.  J’aime bien quand il fait beau, il y a plus de monde, je ne m’ennuie pas.  Les gens m’admire, je suis magnifique, c’est bien la seule qualité que l’on me trouve.  Je suis leur préféré, et ça me plait ! 

Voilà, il est 19 heures, le voilà qu’il arrive avec son habit des grands soirs.  « Debout ! » Je le regarde sans broncher. Il se tient désormais devant moi, tel un militaire au garde à vous. Et me montre le fouet.  Je sens la douleur sur mon dos se réveiller, je me lève lentement. « On y va ! »  Il ouvre la porte, et me fait signe de le suivre… Je vais encore souffrir, il va encore m’obliger à faire tout ce que je déteste, et tout ce qui me fait mal.  Comme tous les soirs, je vais devoir subir ses coups de fouet,  ses insultes, et ses regards désapprobateurs.  Je marche à ses côtés et entre dans cette endroit que je déteste temps, l’endroit de mes pires cauchemars,  de mes angoisses, là ou je me suis brulé, il y 1 mois. Mais c’est aussi là que tout le monde m’aime, là que tout le monde m’acclame.  Nous passons entre les autres cages, et arrivons à la porte, près de cette grande affiche sur laquelle on peut lire :

« Ce soir, venez admirer, 

DAKASH

le tigre le plus féroce de l’histoire sauter à travers 15 cerceaux enflammés.  Exclusivement au cirque KRAVATI ! 

15 euros par personnes, gratuits pour les enfants de moins de 7 ans. »


 

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